L’IFR (International Federation of Robotics) a dégagé pour l’année 2025 cinq grandes tendances qui vont traverser et structurer ce domaine d’activité toujours en croissance, avec une valeur marchande mondiale d’installations de robots industriels qui a atteint un sommet historique de 16,5 milliards de dollars en 2024.
1 – Intelligence artificielle (IA) – physique, analytique et générative
La tendance à la mise en œuvre de l’IA dans la robotique est en pleine croissance, avec notamment l'IA analytique qui permet aux robots de traiter et d'analyser de grandes quantités de données collectées par leurs capteurs. Ce qui permet de gérer la variabilité et l'imprévisibilité d’un environnement externe, dans la production à haut volume/faible volume ainsi que dans les environnements publics. Les robots équipés de systèmes de vision, par exemple, analysent les tâches passées pour identifier des modèles et optimiser leurs opérations pour une plus grande précision et une plus grande rapidité.
Parallèlement, et depuis peu, les fabricants de robots et de puces électroniques investissent dans le développement de matériel et de logiciels qui simulent des environnements réels. Cette IA dite physique permet aux robots de s’entraîner dans des environnements virtuels et de fonctionner par expérience, plutôt que par programmation.
Enfin des projets d’IA générative visent à créer un équivalent de “ChatGPT” pour l’IA physique. Cette technologie de simulation robotique pilotée par l’IA progressera dans les environnements industriels traditionnels ainsi que dans les applications de robotique de service.
2 – Les robots humanoïdes
Les robots ayant la forme d’un corps humain ont récemment reçu beaucoup d’attention médiatique, avec par exemple l'apparition de robots polyvalents capables de charger un lave-vaisselle tout seul ou de travailler de manière autonome sur une chaîne de montage. A l’heure actuelle, les fabricants industriels se concentrent plutôt sur des humanoïdes effectuant des tâches à usage unique. La plupart de ces projets sont menés dans l’industrie automobile ainsi que dans le secteur de l’entreposage. Il reste cependant à déterminer si ces robots humanoïdes peuvent représenter une solution commerciale économiquement viable et évolutive pour les applications industrielles.
3 – Durabilité et efficacité énergétique
Le respect des objectifs de durabilité environnementale, portés par des réglementations dans le monde entier, devient une exigence importante pour les fournisseurs. Les robots jouent à ce niveau un rôle clé en aidant les industriels à atteindre ces objectifs. En général, leur capacité à effectuer des tâches avec une grande précision réduit le gaspillage de matériaux et améliore le rapport rendement/entrée d'un processus de fabrication. Ces systèmes garantissent en outre une qualité constante, essentielle pour les produits conçus pour avoir une longue durée de vie et une maintenance minimale.
Parallèlement, la technologie robotique progresse pour rendre les robots eux-mêmes plus économes en énergie. Par exemple, différents niveaux de mode en veille placent le matériel dans une position d’économie d’énergie non négligeable.
4 – Nouveaux modèles économiques
Bien que la plupart des entreprises manufacturières qui sont des petites et moyennes entreprises ont déjà adopté des robots industriels, les investissements demeure toujours entravés par un coût d’achat initial et un coût total de possession jugés trop élevés. Les modèles commerciaux du type RaaS (Robot-as-a-Service) permettent à ce niveau aux entreprises de bénéficier de l'automatisation robotique sans impliquer de capital fixe. Les fournisseurs de RaaS spécialisés peuvent ainsi proposer rapidement des solutions sophistiquées. De plus, la robotique à bas prix offre des solutions aux clients potentiels qui trouvent qu'un robot haute performance est surdimensionné pour leurs besoins.
5 - Les robots pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre
Selon l’OIT (Organisation internationale du travail) le secteur manufacturier mondial continue de souffrir de pénuries de main-d’œuvre. L’un des principaux facteurs est l’évolution démographique qui pèse déjà sur les marchés du travail des principales économies telles que les États-Unis, le Japon, la Chine, la République de Corée ou l’Allemagne. A ce niveau, l’utilisation de la robotique réduit l’impact des pénuries de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier en automatisant les tâches sales, ennuyeuses, dangereuses ou délicates, les travailleurs humains pouvant alors se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.